Décryptage du traumatisme psychique au travail

En France, plus de 10 000 cas de traumatismes psychiques par an sont qualifiés en accidents du travail selon l'Assurance Maladie . Les secteurs les plus touchés étant le médico-social (20%), les transports (15%), et le commerce de détail (13%).

Zoom sur cette réaction émotive persistante, ses impacts psychologiques et sa prise en charge.

Définition

Un événement traumatique est une expérience qui provoque une détresse émotionnelle significative qui dépasse la capacité normale d'une personne à y faire face. Il est souvent perçu comme menaçant pour la vie, l'intégrité physique ou psychique de la personne ou d'autres individus.

Il peut être de différentes natures : accidents graves, violences physiques/agressions, catastrophes (naturelles ou liées à l’activité humaine), violences psychologiques (harcèlement, menace…) ou encore événement impliquant d’autres personnes (décès, tentative de suicide, blessure…).

Lors de ces événements, le cerveau réagit et mobilise ses ressources psychologiques et physiques pour faire face au danger, ce qui peut entrainer par la suite une fatigue intense. Dans certaines situations, le cerveau est dépassé par les événements. On observe alors différentes réactions comme la paralysie, l’agitation, la fuite ou encore des gestes répétitifs et mécaniques accompagnés d’un état de confusion ou d’absence (tremblements, paroles répétitives…).

Vers un état de stress post-traumatique...

Après avoir vécu un événement traumatique, il est fréquent que des réactions post immédiates se manifestent dans le mois qui suit. Ces réactions, bien que normales dans un premier temps, peuvent être déconcertantes et perturbantes pour ceux qui les vivent. Parmi ces réactions, nous pouvons observer plusieurs symptômes significatifs :

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  • Une réduction de la conscience de l’environnement

Cette sensation d'être "dans le brouillard" est souvent décrite par les victimes de traumatismes, où la clarté mentale est altérée et où l'attention est difficile à maintenir.

  • Une dépersonnalisation

Certaines personnes peuvent se sentir comme des spectateurs de leur propre vie, détachées de leur identité ou de leur expérience personnelle.

  • Une amnésie

Des pertes de mémoire peuvent survenir, où certains aspects de l'événement traumatique sont oubliés, créant des "trous noirs" dans le souvenir de l'événement.

  • Des syndromes de répétition

Les flashbacks, reviviscences sensorielles, ruminations et rêves traumatisants sont des symptômes fréquents qui peuvent réapparaître de manière involontaire.

  • Des syndromes d’évitement

Les personnes peuvent éviter activement les lieux, les personnes ou les activités qui leur rappellent l'événement traumatique, ainsi que rejeter les pensées et les sentiments associés à celui-ci.

  • Des troubles neuro-végétatifs

L'hypervigilance, les sursauts, les difficultés de concentration, l'irritabilité, les troubles du sommeil et de l'alimentation sont des symptômes qui peuvent perturber la vie quotidienne.

Ces états de stress sont en réalité des mécanismes de défense du corps et de l'esprit. Le cerveau et le corps se préparent à affronter un autre danger potentiel et imprévisible. Ces réactions sont censées se rarifier au fil du temps. Mais si ces réactions durent plus d’un mois après la survenue de l’événement, on parle alors d’un « état de stress post-traumatique ».

À noter qu’il arrive que ces réactions arrivent des mois après l’événement ou même qu’un jour un événement anodin réactive ce vécu et voire même d’autres traumatismes passés. Dans ce cas, bien que ces réactions aient pour objectif de protéger la personne, elles peuvent également entraîner des répercussions négatives sur sa santé physique et mentale. Parmi les troubles consécutifs aux symptômes traumatiques, on peut observer :

  • Des troubles anxieux comprenant des difficultés de concentration, des problèmes de sommeil, des tensions internes et des phobies. Ces troubles peuvent perturber la vie quotidienne et entraîner une détresse importante.
  • Des somatisations corporelles : les personnes peuvent ressentir des douleurs physiques non expliquées, des problèmes de peau tels que l'eczéma ou la pelade, une hypertension, des transpirations excessives et des tremblements.
  • Des troubles dépressifs caractérisés par une fatigue persistante, une baisse de l'humeur et de l'estime de soi, une perte d'intérêt pour les activités quotidiennes, des sentiments de honte, de culpabilité et même des pensées suicidaires.
  • Des comportements mal-adaptatifs qui peuvent inclure des comportements compulsifs, une consommation de substances, des addictions comportementales, des comportements à risque, des comportements agressifs ainsi que des pratiques auto-infligées telles que les coupures ou les brûlures.

Comment prendre en charge le traumatisme psychique ?

Après ce genre d’événement en milieu professionnel comme dans la vie personnelle, l’important est d’en parler, d’autant plus quand cet événement vous a particulièrement touché et que vous vous sentez impacté depuis.

Le dispositif Stimulus Care Services et ses psychologues vous propose un soutien psychologique à distance 24h/24 et 7j/7. Dans ce cadre, vous pourrez parler librement et sans jugement de vos ressentis en toute confidentialité, et trouver des solutions retrouver un meilleur équilibre de vie.

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À NOTER

Le psycho traumatisme survenu dans le cadre du travail peut engendrer un arrêt de travail. Pour cela, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie demande de réunir les conditions suivantes :

Le fait accidentel…

  • … a entraîné l'apparition d'une lésion psychique : il existe donc un lien de causalité entre l'accident et votre lésion
  • … est soudain et peut être daté avec précision : un fait unique peut permettre de caractériser un accident du travail
  • … est intervenu du fait ou à l'occasion de votre travail : vous étiez sous la subordination de votre employeur au moment de l'accident.