Salariés et aidants : comment éviter la double peine

Coincés entre le marteau et l'enclume, les salariés aidants qui s'occupent d'un proche en perte d'autonomie se retrouvent dans une situation potentiellement explosive.

Découvrez quelques pistes pour alléger la charge des aidants dans cet article des Echos, avec Salomé Benhaim-Cohen, psychologue clinicienne chez Stimulus.

La définition demeure floue, mais le constat reste bel et bien le même : les Français sont de plus en plus nombreux à s'occuper d'un proche en perte d'autonomie - on les appelle alors « aidants » ou « proche aidants ».

À l'heure actuelle, un salarié sur six est aidant - et d'ici 2030, un salarié sur quatre pourrait être concerné. Une situation essentiellement liée au vieillissement de la population, mais aussi à la prise en compte de handicaps supplémentaires, et qui pousse une nouvelle fois les entreprises à se réorganiser.

Un parent emmenant son enfant « dys » deux fois par semaine à des séances d'orthophonie, de psychomotricité ou d'ergothérapie est-il aidant ? Ou n'accomplit-il que son devoir ? À rebours de la chaîne, un adulte s'occupant quotidiennement d'un parent - parfois d'un grand-parent - et lui apportant un soutien moral, une aide administrative ou encore des soins d'hygiène est-il considéré comme aidant ? Et quid de cette personne hébergeant un frère ou une sœur accidentée de la vie ?

"Génération sandwich"

Ces personnes affrontent des défis multiples, et dans la plupart des cas, la première difficulté est qu'ils ne réalisent pas qu'ils sont aidants,

explique Salomé Benhaim-Cohen, psychologue clinicienne chez Stimulus, cabinet de conseil en matière de santé psychologique au travail et de prévention des risques psychosociaux. Pour ce dernier, un aidant consacre au moins deux heures par semaine à un proche en difficulté.